Un Parti d’Opposition Rwandais s’Exprime sur la Crise a l’Est du Congo (RDC)

Situation à l’Est de la RDC: Il est grand temps de revisiter  l’Accord  du 27 janvier 2009 entre le Congrès National Démocratique (CND) et Le Gouvernement de la RDC.

Une fois de plus, l’Est de la République démocratique du Congo est mis à feu et à sang par des milices et divers seigneurs de guerre, la plupart avec l’appui de gouvernements étrangers. Selon des organisations non gouvernementales sur le terrain, le bilan humanitaire a atteint des proportions catastrophiques, pendant que la Communauté Internationale s’emploie à trouver une voie de sortie. Pourtant, il y a trois ans, le 27 Janvier 2009, le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les représentants du Congrès National Démocratique (CND) ont signé un accord qui a proposé une feuille de route en vue de prévenir ce genre ce catastrophe. La dite feuille de route constitue sans aucun doute et jusqu’à ce jour la meilleure solution pour résoudre l’impasse, prévenir de futures catastrophes et créer les conditions pour promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région des Grands Lacs d’Afrique. La négociation de la feuille de route a été facilitée et soutenue par trois des organisations les plus réputées pour leurs initiatives de paix et leur connaissance du paysage politique et social dans la région des Grands Lacs de l’Afrique: Sant ‘Egidio, Senter  Interkulturell Kommunikasjon – SIK (SIK- Norvège) et Eglise du Christ au Congo (ECC-Congo).

1.Position  du Congrès  National  Démocratique  sur  le conflit

Le Congrès National Démocratique (CND) est la coalition entre le Ralliement pour l’Unité et la Démocratie (RUD-Urunana) et le Rassemblement du Peuple Rwandais (RPR). Le CND a donc une connaissance suffisante des problèmes de la région et une vaste expérience avec les réfugiés rwandais dans la région des Grands Lacs d’Afrique. S’il y a une initiative qui a la meilleure chance de sortir l’Est de la RDC de l’impasse, le CND est convaincu qu’il est à même, de par sa connaissance, son expérience et sa présence sur terrain, de formuler, planifier et l’exécuter une telle approche.

La CND estime que l’option militaire pour résoudre les conflits, en général, et en  République Démocratique du Congo, en particulier, n’est pas la bonne approche. Ces options militaires ont échoué dans le passé et ont des chances très limitées de succès maintenant et dans l’avenir.

Le CND a prouvé sa capacité de formuler et développer des solutions pragmatiques et réalisables. Il a réalisé des résultats jamais atteints par qui que ce soit à ce jour. Dans les paragraphes suivants, nous décrivons le cadre d’une meilleure approche basée sur notre profonde connaissance des problèmes de la région et sur notre expérience.

2.OCCASIONS MANQUEES

2.1.A l’issue des négociations ardues entre les dirigeants du gouvernement de la République démocratique du Congo et les dirigeants du Congrès National Démocratique (CND), un accord de paix final a été signé à Rome le 27 Janvier 2009, avec la médiation de Sant’Egidio, ECC et SIK-Norvège. L’accord de paix prévoyait ce qui suit:

2.1.1.Renouvellement de l’engagement pour la paix dans la région des Grands Lacs en général, la RDC en particulier.

2.1.2.Renouvellement des appels à la Communauté Internationale pour engager le Gouvernement rwandais en vue de créer les conditions pour le rapatriement pacifique des réfugiés et d’ouvrir un dialogue avec son opposition.

2.1.3.Demande que le Secrétaire général nomme un représentant spécial pour les réfugiés rwandais dans la région des Grands Lacs de l’Afrique, car cela constitue la meilleure voie vers une résolution rapide et durable de l’impasse.

2.1.4.Prédisposition des  représentants du CND à rencontrer les dirigeants du gouvernement rwandais, avec la facilitation du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies, pour discuter des garanties de sécurité et de la participation politique, sociale et économique de tous les citoyens rwandais à la gestion de leur pays.

2.2.Les initiatives de Rome et de Kisangani  de 2008-2009 entre le Congrès National Démocratique (NDC) et le gouvernement de la RDC, avec la médiation de la Communauté Sant’Egidio et SIK-Norvège, prévoyaient, comme prochaine étape, d’aborder la question de tous les réfugiés rwandais  en RDC, en  utilisant comme tremplin les réussites du processus de Kasiki de désarmement des troupes de RUD-Urunana et du RPR-Inkeragutabara. Malheureusement, les attaques militaires des camps de réfugiés de Kasiki par une coalition de Forces Rwandaises de Défense et les FARDC, ont détruit  une initiative qui avait les meilleures chances de non seulement résoudre une fois pour toutes les problèmes de rebelles rwandais en RDC, mais aussi de contribuer à la paix durable dans la région des Grands Lacs de l’Afrique.

2.3.Au cours des mois consécutifs, jusqu’en Octobre 12, 2010, les membres du CND se trouvant à proximité des combattants rwandais et des réfugiés dans l’est de la RDC et d’autres partenaires intéressés au sein de la communauté internationale se sont réunis à plusieurs reprises et échangé sur les options différentes pour éradiquer définitivement le phénomène des combattants étrangers en RDC. Ils ont développé un plan d’action qui comprend une approche simple, rapide et efficace pour arriver à une solution acceptable.  Cette approche a été sabotée par certaines personnes clés qui ne sont pas intéressées par le retour de la paix dans la région jouant ainsi le jeu du gouvernement rwandais qui a toujours besoin du prétexte de la présence des rebelles rwandais à l’est de la RDC.

2.4.À notre connaissance, les contacts discrets au plus haut niveau de la République Démocratique du Congo pour résoudre le problème des combattants étrangers, n’ont jamais cessé jusque tout récemment. Les contacts impliquent parfois des personnes proches de combattants étrangers et des réfugiés, d’un côté, et les autorités de la RDC et les acteurs européens, de l’autre côté. Au courant de l’année dernière, le Président Joseph Kabila a reconnu publiquement l’existence de ces contacts. Certains de ces contacts ont abouti à des résultats concrets et satisfaisants et beaucoup d’initiatives restent sous le radar. Malheureusement, le gouvernement rwandais, moins intéressé par la résolution pacifique du problème des réfugiés rwandais,  a investi tous ses efforts pour faire obstacle à de telles initiatives. Même pendant que  la situation se détériorait cette année, les efforts de paix similaires étaient en cours.

3. DE VIELLES SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES EXPERTS  A DES PROBLEMES COURANTS SE SOLDENT PAR DES ECHECS

Le thème récurrent dans les rapports de certains experts, ONG et organisations internationales sur la situation en RDC se concentre autour des solutions militaires. Par conséquent, ces experts et organisations préconisent des interventions militaires et d’autres initiatives forcées et conflictuelles pour résoudre le problème des réfugiés et stabiliser la situation politique et sociale dans l’Est de la RDC. Ces propositions s’appuient sur les solutions qui n’ont jamais fonctionné avant et n’ont aucune raison de produire de résultats satisfaisants  dans l’avenir. Les dernières mutineries, rébellions et seigneurs de guerre sont l’incarnation de ces propositions qui ont échoué. Répétons-le encore: des options militaires dans la région des Grands Lacs d’Afrique ont échoué dans le passé et ont  des chances très limitées de succès maintenant et dans l’avenir.

4.APPROCHE PROPOSEE PAR LE CONGRES NATIONAL DEMOCRATIQUE (CND).

Disons, d’abord et avant tout, que Le CND, comme de nombreuses ONG, des analystes politiques et des experts sur la région, croit que la cause fondamentale de l’impasse dans l’Est de la RDC est la situation politique au Rwanda. Le Rwanda est le pays où des solutions politiques doivent être trouvées et appliquées. La CND estime également que le chaos provoqué par les guerres dans l’Est du Congo constitue une grave menace à la paix mondiale et la sécurité.

Par conséquent, l’équilibre entre l’urgence et le pragmatisme a conduit le CND à mettre en avant une approche graduelle qui comprend des actions immédiates et celles à long terme:

4.1. Action 1: Le Conseil de Sécurité se doit d’envoyer un message clair aux gouvernements rwandais et congolais  pour souligner fermement qu’il est dans l’intérêt de la sécurité mondiale et d’autres intérêts que le problème des rebelles et des réfugiés rwandais, des milices congolaises,  et  des seigneurs de guerre soit  résolu une fois pour toutes.

4.2.Action 2: Le désarmement volontaire et pacifique des combattants  et rebelles rwandais et leur  rapatriement et / ou la réinstallation. Cette action nécessite un processus convenu entre le gouvernement rwandais, les représentants reconnus  de réfugiés rwandais,  le gouvernement de la RDC, et le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU.

4.3.Action 3: Processus de démocratisation au Rwanda qui débutera par un dialogue inter-rwandais garanti par la Communauté Internationale et visant la participation politique, sociale et économique de tous les citoyens rwandais à la gestion de leur pays.

4.4.Action 4: L’intégration régionale.

Le  CND reste engagé par le contenu des accords signés avec les représentants de gouvernement de la RDC au cours des processus de  Rome et de Kisangani de 2008-2009.  Depuis 2008, le CND s’est  adressé ou mieux encore est entré en contact avec les représentants des gouvernements, le membres du Conseil de sécurité,   des ONG et organisations des droits de l’homme  à propos de la situation des réfugiés dans la région des Grands Lacs les exhortant à adopter une approche plus engagée.

Le CND renouvelle ses appels répétés à la Communauté Internationale, le Gouvernement de la RDC et le Gouvernement du Rwanda pour promouvoir des solutions pacifiques au lieu  des guerres insensées et du bain de sang.

22 mai 2012.

Félicien Kanyamibwa, PhD.
Président, Congrès National Démocratique (CND).
CND-NDC
Congrès National pour la Démocratie
National Democratic Congress
Email: urunana@optonline.net

url: www.rud-urunana.org

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